Dr MOUSSAYER KHADIJA
L’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) veut attirer l’attention, par la voix de sa présidente, le Dr Moussayer Khadija, spécialiste en médecine interne et en gériatrie, sur la publication ces derniers jours de données suggérant que la transmission du virus dans l’air ambiant est possible alors que les experts avaient déclaré auparavant que le virus ne se propage surtout que par de grosses gouttelettes provenant d’une toux ou d’un éternuement
Ainsi, selon un rapport des « National Academies of Science, Engineering and Medicine » des États-Unis, transmis au gouvernement américain le 1er avril, de récentes études inclineraient à penser que la contagion s’effectue aussi par une transmission du virus via l’air expiré par les gens (les «aérosols»), et non plus seulement par les gouttelettes et postillons expulsés vers le visage d’autres personnes ou sur des surfaces
Le Covid-19 serait donc susceptible de se transmettre quand les gens parlent et respirent, mais on ignore encore si cela représente quantitativement une voie importante de transmission
Dans une étude en cours, des chercheurs de l’université du Nebraska ont retrouvé en quantité des portions du code génétique du virus (ARN) dans l’air de chambres où étaient isolés des patients ainsi que sur 75% des surfaces (toilettes, rebords des fenêtres, cadres des lits…), environ 75% viral. Trouver ce matériel génétique ne signifie pas nécessairement qu’il existe un virus viable capable de rendre malade quelqu’un, mais certaines preuves préliminaires indiquent que cela pourrait bien être le cas selon ces scientifiques
Des chercheurs de l’université de Hong Kong ont récemment constaté que le port de masques réduisait la quantité de coronavirus expirée par des malades. D’autres études menées à Wuhan en Chine ont mis en évidence des concentrations élevées du coronavirus dans diverses pièces d’hôpitaux et, notamment dans les toilettes et les salles où les soignants enlevaient leurs équipements de protection
Si le coronavirus est en suspension dans l’air et se transmet par voie aérienne danscertain cas (certainement minimes), cela pourrait aider à comprendre pourquoi il est si contagieux. Les personnes infectées mais sans symptômes, seraient susceptibles d’être responsables d’un grand nombre de contagions, à leur insu. Cela expliquerait aussi la naissance et la propagation foudroyante de foyers infectieux lors de regroupements de personnes
Ainsi, un rassemblement religieux évangélique de plus de 2500 fidèles dans l’est de la France à Mulhouse, en février, aurait entraîné la contamination foudroyante de 1 000 à 2 000 personnes. Ces fidèles venus de toute la France, de l’Outre-mer et de l’étranger ont ensuite fait essaimer des nombreux foyers infectieux importants , notamment en Corse et en Guyane.
De même au Maroc, la région de Fès-Méknès a connu une explosion des cas de coronavirus dont l’origine proviendrait du retour d un voyage organisé en Egypte par un groupe de marocains
Ces travaux en cours ne suffisent pas pour affirmer que le virus se transmet par l’air mais ils ne permettent pas non plus d’indiquer avec certitude le contraire. Au demeurant, face aux avis contradictoires des scientifiques, il est impératif en l’état de respecter strictement les gestes barrières et surtout la distance d’un mètre pour nous prémunir des risques de l’air expulsé par la bouche et le nez d’un interlocuteur
Les chinois ont bien pris au sérieux cette hypothèse de la transmission aérienne dans certaines de leurs recommandations (traduites). L’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) s’en est d’ailleurs inspirée pour signaler ce risque de contamination dans son guide des mesures de prévention diffusé fin mars à la presse.
Ce débat remet par contre « sur le tapis » l’épineux problème du port du masque, même artisanal, les scientifiques chinois réaffirmant sa nécessité à l’ensemble de la population, notamment pour éviter la transmission par les porteurs sains
تعليقات
0