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Les malades cœliaques et toute l’équipe de l’Association Marocaine des Intolérants et Allergiques au Gluten (AMIAG) s’associent pour vous souhaiter une bonne année 2024 et vous présenter leurs meilleurs vœux de bonheur, de santé et de réussite. Que tous vos projets se réalisent !
La maladie cœliaque ou intolérance au gluten est une pathologie auto-immune chronique, qui touche les intestins, suite à l’ingestion de gluten. Le diagnostic de ce trouble est souvent difficile et tardif. Il n’existe toujours pas de traitement curatif et sa seule résolution réside dans l’exclusion de tout gluten de l’alimentation générale. Cette affection fait partie des maladies auto-immunes, qui regroupent un ensemble de maladies – près d’une centaine – dues à une attaque de notre système immunitaire contre des éléments de notre organisme : un processus d’autodestruction en quelque sorte !
Dans le cas de la maladie cœliaque, il s’agit plus précisément d’une intolérance (et non d’une allergie) à un composant du gluten, la gliadine (ensemble de protéines constituant les farines de certaines céréales, dont le blé, le seigle, l’orge, l’avoine). Le malade présente à la base une prédisposition génétique (de type HLA) et son organisme va produire des substances chimiques, les auto- anticorps qui vont attaquer la muqueuse des villosités intestinales.
Passons donc en revue ce qu’est la maladie, sa mise en évidence relativement tardive dans l’histoire de l’homme et les « fais et gestes » de l’association AMIAG
QUE SAVOIR SUR LA MALADIE COELIAQUE ?
La maladie cœliaque (MC) est donc une maladie auto-immune, plutôt féminine, où le système immunitaire attaque la paroi de l’intestin grêle induisant des dommages et des troubles très divers dans l’absorption du fer, du calcium, et des vitamines et de multiples autres complications.
Des manifestations peu claires et déroutantes
Elle est difficile à diagnostiquer à cause de ses multiples manifestations. D’une affection de nourrissons et d’enfants en bas âge et dont les signes typiques se limitent à l’appareil digestif (diarrhées, vomissements, état irritable, cassure de la croissance), la maladie cœliaque est devenue ces dernières décennies une pathologie de l’adolescent et de l’adulte et dont les manifestations sont très étendues. Des douleurs articulaires, une ostéoporose, des anémies, des fausses couches à répétition, des aphtes buccaux, une dermatite ou même encore des maux de tête, une fatigue chronique, une anxiété, une dépression …constituent le large spectre clinique de la maladie. Elle peut d’ailleurs rester plus ou moins « silencieuse » pendant des années tout en poursuivant un travail de destruction sur l’intestin et d’autres organes.
Un mal trop peu diagnostiqué
De ce fait, la maladie cœliaque chez l’adulte est bien souvent découverte au stade de complications. On estime souvent d’ailleurs que le délai de sa mise en évidence est de 13 ans et que, pour chaque cas détecté, en particulier chez l’adulte, 8 resteraient ignorés.
Le diagnostic de la maladie cœliaque repose sur la recherche de substances particulières, responsables d’attaques sur l’organisme et appelées auto-anticorps (les anti-transglutaminases) et sur la découverte d’une atrophie des replis de la paroi intestinale (les villosités) après la réalisation d’une biopsie duodénale.
Les complications de la maladie cœliaque peuvent entraîner des cancers intestinaux, de l’œsophage, des lymphomes, des ulcères intestinaux, ou encore l’ostéoporose.
Au Maroc, la maladie cœliaque reste encore trop mal connue malgré qu’elle atteigne environ 1% de la population. Le Maroc est d’ailleurs parmi les pays les plus touchés par la maladie cœliaque. Une étude effectuée en 1999 par l’OMS avait ainsi montré un taux très élevé très élevé de 5,6 % de personnes atteintes au sein des populations Sahraouis du sud du Maroc. Il existe aussi une forte prédisposition génétique à la maladie et les membres de la même parenté sont touchés dans 10 % des cas.
Un régime contraignant et coûteux
L’application de ce régime contraignant demeure toujours difficile en temps ordinaire du fait de l’absence d’un étiquetage obligatoire et contrôlé sur la présence du gluten dans certains pays comme le Maroc (à la différence de la France), alors que ce nutriment est présent dans la plupart de produits très divers (pain, farines, pâtisserie, pâtes, charcuterie…) et souvent insoupçonnés (médicaments, rouge à lèvres, dentifrice, colle, bonbons, sauce à salade, plats cuisinés…), ce qui peut mettre la santé des patients en danger. L’offre de produits sans gluten s’est considérablement accrue ces dernières années. Son coût reste élevé et seuls les cœliaques vivant dans les grandes villes peuvent en trouver facilement, mais souvent loin de leurs domiciles, car ils ne sont pas disponibles dans toutes les surfaces et sont concentrés dans certains magasins spécialisés
UNE DECOUVERTE TARDIVE DE LA MALADIE ET DE SA CAUSE
La maladie cœliaque existe depuis la naissance de l’agriculture et la culture des céréales, au Moyen-Orient, pense-t-on, il y a plus de dix mille ans.
Nommée koeliakos (du grec koeliakos désignant la cavité abdominale) par un médecin grec du Ier siècle de notre ère en raison de son lien avec l’abdomen, la pathologie est seulement étudiée de façon plus détaillée à la fin du dix-neuvième siècle par un pédiatre londonien, Samuel Gee, mais sans en trouver l’aliment incriminée. Il en détermine le nom, maladie cœliaque, en hommage à ce médecin grec.
Un médecin hollandais, Willem Karel Dicke, est le premier à faire le lien entre le blé et la maladie cœliaque juste après la seconde guerre mondiale. En soignant des enfants dénutris et carencés, il observe que l’état de santé des enfants s’améliore lors de la période de pénurie de blé aux Pays-Bas à la fin des années quarante et se dégrade avec la fin de la pénurie. W.K. Dicke et son équipe vont rapidement mettre en évidence le rôle nocif majeur des protéines appelées gliadines.
Dans les années 1950/1960, les techniques de biopsie intestinale se perfectionnent, permettant d’associer ce trouble à une lésion de la muqueuse intestinale et, dans les années 1980. Les premiers tests dosant les anticorps anti gliadine, et donc l’existence de la maladie, sont mis au point.
LES FAITS ET GESTES DE L’ASSOCIATION DES INTOLERANTS ET ALLERGIQUES AU GLUTEN (AMIAG)
Fondée fin 2012, l’AMIAG a su s’imposer rapidement comme l’association nationale de référence pour la maladie cœliaque au Maroc et est reconnue comme telle par ses partenaires à l’étranger. Elle collabore d’ailleurs étroitement avec son homologue française, l’Association Française Des Intolérants Au Gluten (AFDIAG). Mme Jamila Cherif Idrissi est la présidente de l’AMIAG.
Elle a mis en place ou organisé régulièrement chaque année, sauf notamment en période du covid-19 :
- la journée nationale de la maladie cœliaque chaque année en mai avec des conférences pour les malades ;
- une grande fête annuelle pour les enfants cœliaques (mélangeant à la fois un spectacle, de la musique, des jeux et des conférences médicales) ;
- des ateliers culinaires pour apprendre les recettes sans gluten ;
- des conférences scientifiques avec des experts nationaux et internationaux, en particulier lors d’événements des professionnels de santé (comme Officine Expo) ;
- des aides alimentaires et des dons d’équipement comme des moulins à céréales aux familles les plus pauvres, grâce au concours d’autres associations caritatives et de sponsors divers ;
- une permanence téléphonique…
Enfin dernier succès et pas le moindre, L’Institut Marocain de Normalisation « IMANOR » et l’Association Marocaine des Intolérants et Allergiques aux Gluten « AMIAG » ont établi en 2023 un partenariat visant à promouvoir les produits alimentaires sans gluten sur le marché marocain, à travers la mise en place d’un label national « Sans Gluten ». Les règles fixant les critères et modalités d’attribution de ce Label ont été élaborées en concertation avec l’AMIAG et autres parties prenantes.
Mme Jamila Cherif Idrissi Présidente de l’association marocaine des intolérants et allergiques au gluten (AMIAG)
Dr Khadija Moussayer Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Vice-présidente de l’AMIAG
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